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 &. *Flaques et pizza en perspéctive | Norah

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MessageSujet: &. *Flaques et pizza en perspéctive | Norah   &. *Flaques et pizza en perspéctive | Norah EmptyVen 11 Avr - 19:43

    # L'horloge du salon affichait 18:49, mais on aurait aisément pu penser qu'il était au moins vingt heures. Dehors d'épais nuages noirs stagnaient au-dessus de la zone urbaine de Truth Town. Cette nappe opaque empêchait le moindre rayon de soleil d'éclairer ne serait-ce qu'un mètre carré de terre. Une pluie fine tombait sur la ville depuis à peu près deux heures. Letizia détourna à nouveau la tête de la fenêtre pour poser les yeux sur l'horloge. 18:50. Le temps semblait tourné au ralentit. Toute l'après-midi, elle l'avait passé à écouté des vieux disques de sa mère dans son salon, et avait compter 7 fois le nombres de carreaux qui composaient le carrelage de la pièce. Il y en avait exactement 732, si ça intéresse quelqu'un.

    Elle ne pouvait pas rester comme ça. Sa soirée, elle allait la passé seule. Son père était en voyage d'affaire, sa mère à son dîner mensuel avec ses copines de poker, et Alicia, sa sœur ainée, avait réussi à décroché un rendez-vous avec Jake, l'objet de toute sa fascination. Le jeune homme avait daigné la prendre entre un entretient avec Charlie, sa copine officielle, et une partie de mini-golf avec son père, parait-il. Qui voulait faire du mini-golf par un temps pareil, franchement ? Ah, Jake...

    « Arrête de penser à Jake et bouge ton cul, feignasse ! »
    « T'es marrante, Conscience, mais tu veux que je fasse quoi par un temps pareil ? Aller faire des galipettes dans les flaques d'eau ? »
    « Va manger un morceau chez Antonio, au lieu de raconter des délibités... »
    « Pas bête... »

    Si quelqu'un avait pu entendre les nombreuses conversation qu'avait la jeune fille avec sa conscience, on l'aurait surement déjà fait interner quelque part. C'est en suivant les conseils de son " Moi Profond " que Letizia monta dans sa chambre revêtir son vieux Jeans et un tee-shirt à manche longue rayé. Inutile de s'habiller chic pour aller affronter un orange, et encore moins pour aller chez Antonio.

    Leti' sortie enfin de la demeure familiale quand la montre afficha 19:06. Après un trajet chaotique pour attrapé un bus, elle arriva enfin dans la petite rue abritant la pizzéria. Saine et sauve. Enfin presque. Comme dans une scène de film, une voiture passa à côté d'elle et roula dans une gigantesque flaque d'eau.

    « Rien ne sert de s'énerver, Leti', respires à fond. Relativise : de toute manière t'es déjà trempé à cause de ce maudit orage... »
    « Bien dit, p'tite... »
    « Oh toi ta gueule conscience hein ! »

    C'est dans un état de colère assez élevée qu'elle franchit la porte. Avec une détermination et une fureur qu'elle ne se connaissait pas, qu'elle s'assit sur une des chaises hautes alignées devant le large bar. Inutile de prendre une table pour se retrouver face à une chaise vide, mieux valait faire la causette avec Antonio ou Raphaël, le serveur. Cette pizzéria avait marqué son enfance. Le propriétaire, Antonio, avait été, et était toujours d'ailleurs, un très bon ami à son père. Elle était donc une habituée de la maison.

    « Jé té sert quoi, Bella ? »
    « Comme d'hab' Antonio, s'il te plait... »
    « Oune pizza napolitaine pou' la doumoiselle, et qu'ça saute ! »

    L'accent prononcé d'Antonio qui arrivait d'habitude à faire sourire la jeune fille n'eu comme effet que s'esquisser un vague rictus sur le visage de Leti'. Quel temps de merde...
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Eleanor Munrose
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MessageSujet: Re: &. *Flaques et pizza en perspéctive | Norah   &. *Flaques et pizza en perspéctive | Norah EmptySam 12 Avr - 11:46

Eleanor se baladait dans les rues de Truth Town. Je vous voit déjà : Elle a été virée de chez elle ? Liv ne veut plus d'elle ? Mais non, tout cela est faux. C'était juste une sorte de petit rituel dont elle avait l'habitude le soir. Elle se laissait guider par ses pas et revenait souvent chez elle avec une faim de loup et des kilomètres dans les pattes. Mais cette fois, ce serait peut-être différent. Norah descendit le long du grand boulevard qu'elle avait toujours connu - du moins, dans ses souvenirs, car avant de venir à Truth Town elle avait vécu ailleurs cependant à cinq ans, vous ne vous souvenez pas de tout ... Ce dont elle se souvenait c'était de la fois où elle était tombée dans les escaliers de la maison. Tout le monde se précipitait autour d'elle, et elle pleurait et hurlait. D'ailleurs, l'accident lui avait laissé une jolie cicatrice sur le bas du genoux : qu'importe, personne ne la remarquait jamais ( excepté Kyle .. Une autre affaire ! ) Remuer ces souvenirs d'enfance fit sourire Eleanor, et elle passa légèrement pour une folle quand les gens la croisaient. Les nuages noirs se faisaient menaçants ... J'ai parlé trop vite ? Il se mit à pleuvoir des cordes, Norah pour ne pas être mouillé fut contrainte à entrer dans une petite pizzeria : Chez Antonio. Elle y allait régulièrement il y a quelques années, et puis avait commencé à sortir avec Kyle et allait plutôt vers les restaurants romantiques, vous voyez le genre. C'était toujours avec Liv que notre brunette venait ici, mais cette fois sa meilleure amie n'était pas à ses côtés. Son jean était trempé jusqu'au genoux. Une mèche de ses joli cheveux bruns était revenue devant son visage et faisait perler des gouttes. Eleanor soupira. Qu'avait-elle fait pour mériter ça ?!
Les gens qui étaient déjà installés ( deux couples et une jeune fille ) ainsi qu'Antonio la regardèrent. Elle enleva son manteau et se demanda quelques instants si elle devait entrer, dans l'état où était son pantalon.


"Je peux ?"

Demanda-t-elle à Antonio qui semblait l'avoir reconnue. Il acquiesca d'un signe de la tête avec un sourire un peu moqueur. C'était toujours aussi chaleureux, ici ! Dans un coin de la pièce brûlait un feu auprès duquel Norah aurait bien voulu se réchauffer ... Mais il fallait d'abord commander. Elle aussi alla s'asseoir au bar, et demanda :

"Une calzone, s'il te plait !"

Il lui sourit et demanda à ses employés de préparer la pizza. La jolie étudiante put remarquer que sa voisine semblait exaspérée. Elle essaya d'engager la discussion pendant qu'Antonio était dans la cuisine :

"Sale temps, non ?"

Quel sujet de conversation ... passionnant. Felicitations. Tout ce que tu va avoir réussi à t'attirer, c'est des ennuis ... Surtout qu'elle semble énervée, la demoiselle. Mais Norah fit taire ses pensées et arbora un sourire confiant. Oh oh, sous leurs pieds s'était formée une grosse flaque : comme quoi, à deux, ça mouille mieux ! Pauvre Antonio ...


Dernière édition par Eleanor Munrose le Sam 12 Avr - 19:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: &. *Flaques et pizza en perspéctive | Norah   &. *Flaques et pizza en perspéctive | Norah EmptySam 12 Avr - 19:28

    # Letizia avait le regard dans le vague. Ses yeux fixait l'étagère de l'autre côté du bar, où étaient exposées de vieilles bouteilles d'alcool, ou de petit diplôme locale de la « meilleure pizzéria du monde entier », à l'écriture mal assurée d'un enfant, côtoyant les verres de bière et compagnie. La jeune fille se sentait bien ici. Il y faisait toujours bon, que ce soit au niveau de la chaleur de la pièce et des gens, de l'air parfumé au basilic... elle aimait y venir, mais aujourd'hui, elle était atteinte de ce qu'on pouvait appeler un vrai « coup de blues ». Un coup d'œil jeté dehors, permettant de constaté que l'averse s'intensifiait n'arrangea rien.

    La jeune fille laissa tomber lourdement sa tête sur ses bras croisé. Dans cette semi-intimité, elle ferma les yeux et tenta de s'imprégner de la bonne humeur ambiante. Pour cela, elle dû évité de penser à la pluie, à son bas de jeans complètement trempé, à ses cheveux mal peignés, à sa tâche de chocolat faite dans l'après-midi sur le nouveau sac Longchamps de sa sœur, son petit emploi minable à mis-temps au Starbucks, ses...

    « Arrête de te morfondre, on dirait une dépressive névrosée ! »
    « Laisse moi au moins ce plaisir... »
    « Pfeuh, je rêve, les jeunes de nos jours... »
    « Mets-là en veilleuse... en plus il a fallu que j'hérite d'une Conscience pénible... »

    Elle aurait pu continuer ses lamentation pendant un bon bout de temps comme ça encore... jusqu'à l'aube, ou jusqu'à la semaine prochaine, qui sait ? Mais apparemment, le destin en avait décidé autrement. Une voix féminine et posée la sortie de ses « rêveries ».

    « Sale temps, non ? »

    Letizia se redressa brusquement, tournant la tête rapidement vers la jeune fille assise à côté d'elle. Assez grande et brune, elle devait certainement être plus âgée qu'elle. Elle ne l'avait même pas vu ou entendu arrivé, plongée dans sa complainte silencieuse... Sans le vouloir, elle dû dévisager son interlocutrice, car celle ci lui adressa une petite moue gênée. Pour se rattraper, Letizia lui adressa un sourire, qu'elle voulait amicale et chaleureux.

    Il semblait que le destin faisait bien les choses... En fin de compte. Ces deux jeunes filles esseulées avaient été réunies dans cette endroit agréable. Enfin, là, elle s'emballait pour un rien. Il avait d'énormes chance pour que la jeune femme en face d'elle attente un petit ami en costard, une copine blonde pétillante, un amant discrèt, ou qu'elle viennent chercher une pizza à emporter, ou encore qu'elle soit une commerciale tentant de s'approcher d'elle pour lui faire répondre à un quelconque sondage sur les cigogne à crête bleue en voie d'extinction vivant dans le pacifique sud...

    « ...se nourrissant de résidus de calamars géants ! C'est pas mal ça, les calamars géants ! »
    « Ah ? Y'a des calamars géants, dans le pacifique sud ? »

    C'est sur cette intérrogation totalement existentielle que Letizia décidé d'interrompre son petit entretient privé avec sa conscience pour revenir sur terre. Elle huma la bonne odeur, reconnaissable entre mille, de sa pizza napolitaine, et répondit sur un ton qu'lele voulais jovial, mais qui était plutôt mélancolique :

    « En effet, sale temps. Il plus rarement, mais quand sa tombe, sa ne s'arrête plus... »

    Wouah, avec de tels échanges, la conversation risquaient d'être extrèmement palpitante ! Ne restait plus qu'à espéré que son interlocutrice soit plus... inspirée !
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MessageSujet: Re: &. *Flaques et pizza en perspéctive | Norah   &. *Flaques et pizza en perspéctive | Norah EmptyDim 13 Avr - 10:15

    Eleanor remarqua non sans esquisser un petit sourire que Letizia n'était pas plus inspirée qu'elle dès qu'il s'agissait de faire la conversation. Pourtant, elle avait l'air accueillante et plutôt aimable, mais peut-être n'était-ce pas le bon jour, vu la tête qu'elle affichait. Cela était sûrement dû à la météo, après réflexion. C'était un argument que Norah avançait souvent, comme quoi la pluie ou le beau temps influençaient incroyablement l'humeur des gens. Tiens, cela pourrait être un sujet intéressant pour un papier prochain, non ? Un peu inintéressant, mais toujours un moyen de se faire connaître. Notre belle était une pratiquante assidue de la thèse - antithèse. Il lui était impossible de prendre une décision sans avoir entrevu tout et son contraire. C'était un avantage, surtout pour devenir une reporter célèbre. En pensant à cela, elle se dit que finalement ce n'était sûrement pas le meilleur sujet. Tout de façon, elle verrait bien comment se dérouleraient les choses. Parce qu'elle n'en était qu'à sa deuxième année de FAC de journalisme, de l'eau pouvait encore couler sous les ponts ! Tant de choses pouvaient arriver. Cela dit, pour l'instant ce n'était strictement pas nécessaire de commencer à se prendre la tête avec l'avenir, n'est-ce pas ? Bon, on est d'accord.
    Alors Norah répondit du ton le plus engageant qu'elle put, ce temps lui avait miné le moral : pourtant au beau fixe en début de journée.


    "Oui, c'est bien vrai."


    On aurait dit Miss Météo en personne.
    A Truth Town, les restrictions d'eaux étaient plus courantes que les pluies, ce climat semblait dû à la localisation de la ville. En effet, celle-ci était située à une centaine de kilomètres de Phoenix, et donc dans le côté arride des Etats-Unis. Pourtant, Eleanor connaissait le reste des USA, elle avait put traverser le monde grâce à ses parents, mais jamais accompagnée de quiconque de la ville, c'était purement et simplement interdit, pour des apparemment raisons évidentes.
    Ce n'est pas tout, mais Norah commençait à attraper un petit rhume. Elle éternua, et au même moment Antonio lui apportait la pizza. Avec un sourire, elle le remercia et paya le prix du dîner pour être sûre de ne pas oublier, elle était tellement tête en l'air. Il lui sourit en encaissant l'argent. Elle se retourna de nouveau vers Letizia, cette fois bien déterminée à entretenir une discussion plus fournie.


    "Euh ... T'es ici depuis longtemps, sinon ?"


    C'était peut-être une victime. Même très certainement. Eleanor connaissait tous les acteurs, même si elle ne les appréçiait pas forcément, ils étaient tous dans la même galère. Ah, mais elle devait vivre ici depuis un temps certain, si elle connaissait différents aspects de la météo dans le coin. M'enfin. La pizza avait été apportée sur une assiette, mais la jolie étudiante ne savait pas vraiment comment s'y prendre, Antonio n'avait pas fourni de couverts sinon un couteau et une fourchette en plastique. Un peu déstabilisée, Norah s'en empara et essaya de couper du mieux qu'elle pouvait, mais évidemment le couteau se cassa. Antonio vint vers elle et dit avec son accent italien particulièrement prononcé :

    "Ah, tou me lé paiera plou tarde ..."

    Elle le regarda, ébahie. Il n'allait pas lui faire payer un couteau en plastique, quand même ! La belle brune s'apprêtait à ressortir son porte-feuilles de son sac à main en cuir teinté rouge, mais il affirma que c'était une plaisanterie. Mais quand elle a une idée en tête, elle n'en démord pas. Elle sortit un dollar et le lui donna.
    Antonio se secoua la tête, comme pour dire "Ah les jeunes ...". Mais il était temps de reprendre la discussion interrompue par ce petit incident, alors Norah se retourna vers Letizia, un sourire aux lèvres. Oups, elle ne s'était pas présentée ! Qu'aurai dit sa mère ...


    "Moi c'est Eleanor Munrose, si ça t'intéresse. Plus connue sous le nom de Eleanor-Munrose-trempée-des-pieds-à-la-tête-et-casseuse-de-couteaux !"

    Elles réprimèrent toutes les deux un petit rire.
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MessageSujet: Re: &. *Flaques et pizza en perspéctive | Norah   &. *Flaques et pizza en perspéctive | Norah EmptyDim 13 Avr - 13:36

    # Letizia avait la ferme intention elle aussi de participer plus activement à la conversation. De toute manière, qu'avait-elle de mieux à faire que de manger une délicieuse pizza au chaud, en compagnie d'une potentielle nouvelle amie ? Rien, c'est certain. Nouvelle amie... elle y allait peut-être un peu fort, dans tout les cas, son interlocutrice paraissait assez sympathique, aux premiers abords. Elle sourit et vie arrivé sa pizza dont elle avait pu humer l'odeur s'échappant du gigantesque four à bois, quelques secondes auparavant.

    « Euh... T'es ici depuis longtemps, sinon ? »
    « Assez longtemps pour avoir connu la période disco d'Antonio, en fait ! »

    La jeune fille ne pu s'empêcher de réprimer un petit rire, qui sembla communicatif puisque Raph', le serveur, et la jeune fille assise à ses côté, pouffèrent. Quand à l'intéressé, Antonio, il lui adressa depuis les cuisines, toujours avec un accent à coupé au couteau :

    « Ouh mééh j'avé lou style moi avéc ma coupé afloo ! »

    [...]

    Une fois sa pizza posée devant elle, elle entrepris de couper sa pizza. Cela faisait maintenant 2 ans qu'Antonio avait troqué sa belle argenterie italienne contre de vulgaire couverts en plastique, et ceux, à la suite de vols et d'accidents. En effet, un jeune homme un peu dérangé avait réussi à se tailladé les veines dans les toilettes de la pizzéria à l'aide d'une petite cuillère à dessert. Eh non, même pas avec un couteau, mais avec l'arrête d'une petite cuiller. Le monde va mal, c'est moi qui vous l'dit.

    Bref, revenons à notre pizza. Tout en gardant une oreille attentive au cas où la grande brune à côté d'elle tentait d'entretenir la conversation, la pizza de cette dernière arriva à son tour. La jeune fille était certainement une connaisseuse pour demandé à Antonio une Calzone - qui était incontestablement une des spécialité de la pizzéria. Mais elle n'avait pas dû venir ici depuis un bout de temps, puisque apparemment, elle avait du mal à couper son épaisse pizza avec ses morceaux de plastiques entre les doigts. Ce qui, en soit, était compréhensible.

    « Je vie ici depuis toujours en fait, et avec le temps, j'ai appris à coupé les pizza d'Antonio, attend, je te montre... c'est pas facile avec les couverts en plastique, j'avoue... »

    C'est avec une familiarité et une décontraction qui d'habitude, ne lui était pas naturelle, qu'elle montra à sa voisine d'infortune comment coupé sa pizza. Le couteau blanc dans une main experte, le bord de la pizza dans l'autre, elle trancha la pizza d'un geste précis et délicat. C'est avec une mine faussement sérieuse, qu'elle ajouta, avant de pouffer doucement :

    « Vouala, tout est dans le mouvement du poignet... »

    Les jeunes filles s'adressèrent mutuellement un petit sourire, avant de manger leur pizza silencieusement. Letizia se sentait vraiment à l'aise, ici. Comment aurait-elle pu savoir qu'en fait, elle s'adressait à une comédienne qui jouait dans la série de sa vie ?! Sa propre pizza était à moitié entamée, quand son interlocutrice pris l'initiative de se présenter. Elle ne s'était même pas rendu compte qu'elle ne connaissait pas le nom de la brune assise à côté d'elle, et que celle-ci ne connaissait pas son nom.

    « Moi c'est Eleanor Munrose, si ça t'intéresse. Plus connue sous le nom de Eleanor-Munrose-trempée-des-pieds-à-la-tête-et-casseuse-de-couteaux ! »
    « Avec un surnom pareil, tu ne dois pas être très fréquentable ! »

    Letizia lui adressa un sourire sincère avant de pouffer. Elle but une gorgé du jus de fruits survitaminé qu'elle avait commandé entre-temps et se présenta à son tour :

    « Eh bien ravis de te rencontrer, Eleanor. Moi c'est Letizia. Pour les surnoms, tu peux toujours essayé de m'en trouver, la plupart ne dépasse pas Leti', Titi, Zaza, et j'en passe... »

    C'était une fatalité. Son prénom n'était tout simplement pas fait pour qu'on le diminue ou qu'on lui crée des surnoms. La vie était décidément mal faite. Mais elle aurait pu, tout comme Eleanor, se trouver un surnom à rallonge. C'est pas mal aussi.. du genre... Letizia-Hopkins-la-fille-timide-qui-parle-à-sa-conscience-tellement-qu'elle-est-insociable-
    et-qui-sait-super-bien-couper-les-pizza-d'Antonio-tellement-elle-est-douée-...
    « Effectivement, ça claque. "Letizia-Hopkins-la-fille-timide-qui-parle-à-sa-conscience-tellement-qu'elle-est-insociable-
    et-qui-sait-super-bien-couper-les-pizza-d'Antonio-tellement-elle-est-douée" vous reprendrez bien des calamars du pacifique sud avec ça ? »

    « Ca te fait marrer de te moquer de moi comme ça hein ? »
    « C'est mon boulot ! »
    « Non, ton boulot de Conscience c'est de mettre un petit ange sur mon épaule droite et un diable sur mon épaule gauche pour que l'ange me conseille de ne pas aller piocher dans le frigo en pleine nuit si je veux garder une silhouette respectable, et que le diable lui coupe la parole pour me dire "Vazziii va t'empiffrer, il faut écouter ses envies" et qu'après... »
    « Leti ? »
    « Quoii ?! »
    « Tu devrais évité de regarder les dessins animés le matin, sa te réussi pas... »

    « Et toi, tu es ici depuis combien de temps ? » demanda-t-elle soudain à Eleanor.
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MessageSujet: Re: &. *Flaques et pizza en perspéctive | Norah   &. *Flaques et pizza en perspéctive | Norah EmptyDim 13 Avr - 16:59

    Niveau surnoms, Eleanor avait été un peu plus gâtée que Letizia. Son prénom pouvait être transformé en Norah, c'était le plus courant et le plus agréable. Après suivaient Nono, Ellie, même Noris ( Beûrk ! ) et toute la panoplie. Ce petit cours de "comment manger sa pizza avec les couverts en plastique d'Antonio" avait bien fait rire notre jolie brune. Et le commentaire qui suivit le surnom à rallonges qu'elle s'était elle même donné la fit rire encore plus. A croire que - comment déjà ? Ah oui, Letizia - Letizia avait de l'humour, sous sa carapace un peu timide. Pas très fréquentable ... façon de voir les choses. Si Letizia savait qui était réellement Eleanor, elle ne dirait pas cela comme une plaisanterie mais le penserait vraiment. Oui, il lui arrivait souvent de culpabiliser ... Pourquoi ses parents l'avaient-ils envoyée dans cet enfer sur terre, ce temple du mensonge ? Avec le temps, l'étudiante avait fini par s'y habituer mais régulièrement était saisie d'un petit coup de blues. Certains des acteurs voyaient cela comme un rôle, d'autres oublaient tout. Eleanor était entre les deux, elle détestait particulièrement voir cela comme un jeu, mais il fallait bien se l'avouer. Et ses mensonges devenaient de plus en plus durs au fur et à mesure qu'elle avançait dans sa vie avec Liv ou Kyle. Bon, elle n'allait pas commencer ou bien les larmes allaient venir. Oui, c'était parfois encore une enfant, même si on la trouvait mûre. Elle avait certes la majorité, mais ça ne veut rien dire ( sinon qu'on a le droit de sortir plus tard, de partir de chez ses parents et de passer le permis ... ). Bref !
    Eleanor se retourna vers Letizia qui venait de la sortir de ses rêveries.


    "Depuis pas mal d'années, n'est-ce pas Antonio ?"

    Dit-elle en interpellant le gérant de la pizzeria. Il les regarda avec un sourire, et s'approcha en prenant le ton de la confession, faisant semblant de ne pas vouloir se faire entendre des autres clients.

    "Oh qué oui, jé la connais depouis qu'elle est haute ... commé ça ! J'étais juste installé ichi ..."

    Il mis sa main à un peu moins d'un mètre. Norah fit la moue, elle avait bien fait de venir ici, cela lui évitait l'appartement sûrement vide et ruminer ses pensées ajouterait encore de la morosité à la situation !
    Puis elle rigola, et précisa à l'intention de Letizia :


    "J'avais cinq ans quand je suis arrivée, je viens de Boston. Et toi, tu es originaire d'où ?"

    Cette soirée s'annonçait vraiment bien, tout le monde était sympathique ici ! Elle avait réellement oublié comment c'était à la Pizzeria d'Antonio ... Promis, Juré ( Craché ? ), Eleanor reviendrai bientôt ici. Sa pizza était déjà presque finie, mais elle attendait une réponse de Letizia pour aller se réchauffer au coin du feu, elle ne dérangerait personne et ne voulait strictement pas repartir. Son portable vibra, mais le son était coupé. Tant pis, pour une fois il faudrait se passer d'elle, et si c'était la prod' alors qu'ils aillent au diable ! Et voilà, elle devait encore une fois enfiler le costume d'Eleanor Munrose, qui n'était pas actrice et qui ne savait rien. Ah, si seulement ses parents étaient restés à Boston ... Non, elle ne pouvait pas penser cela, il ne le fallait pas ou bien elle fondrait bientôt en larmes. Allez, Norah ! Tu es forte, ne te ronges pas les sangs pour ça ! Il ne découvriront jamais le pot aux roses.
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MessageSujet: Re: &. *Flaques et pizza en perspéctive | Norah   &. *Flaques et pizza en perspéctive | Norah EmptySam 19 Avr - 17:08

    # Letizia posa une part de pizza sur sa main gauche, en tenant la pointe avec sa main droite afin de ne pas faire tomber le bon centimètre de sauce tomates et de garniture. C'est dans un geste expert et habituée qu'elle croqua à pleine dents dans sa part de pizza. On avait beau dire, aucun des meilleurs restaurants des Etats-Unis ne pouvaient rivalisé avec Antonio. Quand celle-ci était plus jeune, ce gros monsieur attachant lui avait même raconté qu'il mettait un ingrédient secret dans ses pizza pour les rendre aussi délicieuses. Un ingrédient qu'il allait chercher tout les jours dans le jardin de son frère, à Florence. Du coup, Letizia avait toujours vouée une vraie passion pour l'Italie, se promettant de s'y rendre un jour et d'aller chercher l'ingrédient secret d'Antonio. Aujourd'hui, elle ne croyait plus à ces bobards, mais était toujours autant accro aux pizza, à Antonio, et à l'Italie.

    « Depuis pas mal d'années, n'est-ce pas Antonio ? »
    « Oh qué oui, jé la connais depouis qu'elle est haute ... commé ça ! J'étais juste installé ichi ... »

    Cette réflexion fit sourire Letizia. C'est vrai qu'elle avait toujours connu Antonio. Cette pizzéria avait bercée son enfance, elle y venait plusieurs fois par semaine avec sa sœur et ses parents. Une fois entrée au collège, puis au lycée, ces préoccupations tournèrent essentiellement autour de ses résultats scolaires et de ses amis, ce qui malheureusement laissa de plus en plus de délais entre chacune de ses visites. Mais qu'importe, cela ne semblait pas gêné Antonio, et puis, il fallait plutôt qu'elle profite de l'instant présent...

    « Mém qué palfois, elle dansé en coulotte sour le bar en chantant des chants italino ! Et palfois aussi, elle.. »
    « Merci pour ces bons souvenirs, Antonio, mais je crois qu'on va s'en tenir aux chants italiens ! » lança-t-elle avec une moue gênée, qui déclencha les rires de l'italien et de sa voisine. Elle leur adressa un petit sourire contenu, avant qu'Antonio retourna à ses fourneaux. Leti' englouti une part de Pizza. Elle regarda son assiette d'un oeil triste, constatant qu'il ne restait plus qu'une seule part de l'exquise pizza.

    « La mange pas, garde la encore un peu pour faire durer le plaisir !! » lui cria sa Conscience.
    « Oh, tu crois... »
    « Ouais, si c'est ta Conscience qui te le dit.. »
    « Mais... elle va refroidir... »
    « T'as qu'à la balancer au feu, et elle refroidira pas, tu verras... »
    « Mais ca serait dommage... »
    « Letizia... écoutes ta conscience... après tu vas regretter de l'avoir manger... Letizia... non.. n.. NON.. »

    C'est dans un geste rageur qu'elle engloutit sa dernière part. Elle se frotta les mains d'un air satisfait, puis tourna la regard vers Eleanor, qui elle aussi semblait avoir terminer son repas. Elle lui jetait un petit air curieux, et lui demanda dit :

    « J'avais cinq ans quand je suis arrivée, je viens de Boston. Et toi, tu es originaire d'où ? »
    « Je te fais la version courte, ou la longue ? »

    Son interlocutrice lui adressa une petite moue, et elle scruta l'horloge de la pizzéria, ornée d'un petit bonhomme moustachu à toque blanche. Elles avaient du temps à perdre, de toute manière...

    « En fait, ma mère est espagnole, et mon père américain. Ils se sont rencontré sur le sol américain, donc j'ai la nationalité américaine, au départ. mais ma famille maternelle a décidé de protester pour que j'ai aussi la nationalité espagnole, que j'ai fini par avoir... puis ils se sont installée à New York, où ma sœur ainée, Alicia, est née. Avant ma naissance par contre, ils ont souhaité emménagé dans un endroit plus tranquille, et ont choisi Truth Town. »
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Eleanor Munrose
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Eleanor Munrose


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MessageSujet: Re: &. *Flaques et pizza en perspéctive | Norah   &. *Flaques et pizza en perspéctive | Norah EmptySam 3 Mai - 15:40

    [ Désolée du retard, j'avais complètement oublié ! &. *Flaques et pizza en perspéctive | Norah 413712 ]

    Eleanor ne put éviter un sourire quand Antonio détailla toutes les folies enfantines de Letizia. M'enfin, il n'eut pas le temps de toutes les citer, mais d'après la jeune hispano-américaine, donc, la liste était longue. Cela rappela aussi des souvenirs à notre belle Norah, qui avait fait les quatre cent coups avec Liv. Elles avaient, pour vous donner un vague échantillon, dansé la salsa - ou le tango ? quelque chose comme ça, cela ne ressemblait pas vraiment à grand chose pour tout dire - devant leur institutrice, en maternelle, quand elles étaient dans la même classe. C'était la première année de Liverly, et la troisième pour Eleanor qui arrivait tout juste de Boston à l'époque. Elles avaient aussi fait le jeu "Action ou Vérité" en primaire, étant donné qu'elles se retrouvaient dans la cour de l'école. La partie avait légèrement dérapé au niveau des actions, et les deux demoiselles s'étaient retrouvées convoquées dans le bureau de la directrice, une des actions avait été, entre autres, de tirer sur la jupe de la maîtresse des CE2. Un grand éclat de rire qui s'était terminés dans les pleurs !
    Eleanor observa un instant Letizia qui semblait dubitative face à sa pizza : mangera, mangera pas ? Finalement la première option fut la bonne pour la belle brune au teint hâlé qui avala en un geste brutal la dernière part de sa pizza.
    Norah, quant à elle, avait encore trois parts à engloutir mais n'y arriverait manifestement pas. Elle se demanda un instant si elle devait en proposer à Letizia, mais celle-ci semblait sur le point de répondre à la question que notre brunette lui avait posé, et il serait malpoli de l'interrompre. Letizia proposa deux versions : courte et longue. Avec un geste entendu, Norah désigna l'horloge pendue dans un coin, à côté d'un petit drapeau italien discret mais tout de même bien en vue.
    Oulah, pas terriblement simple comme histoire ! On était bien loin de la petite romance idyllique des parents d'Eleanor qui étaient purement et simplement faits l'un pour l'autre, presque prédestinés à se rencontrer dès la seconde de leur naissance.
    Une drôle d'affaire de nationalités
    , se dit notre belle qui elle avait toujours été une américaine de pure souche.
    Mais bien entendu, Norah savait que ce que Letizia racontait était faux, étant donné qu'elle était victime. On le voyait facilement, victime ou acteur ! Enfin, quand on avait un peu - ou beaucoup - d'expérience dans l'émission et qu'on était capable de déceler les signes moindres. Cependant, Leti' parlait d'une voix assurée, aussi Eleanor en déduit-elle que c'était forcément quelque chose qu'on lui avait raconté à sa naissance, que ses parents / acteurs avaient inventé, voire même la production de cette satanée émission. Comme il lui arrivait de maudire tout ça ! Elle lui sourit, trop mal à l'aise pour répondre quoique ce soit. Pour combler ce court silence, El' reprit une part de pizza. Plus que deux ! Elle crut qu'elle allait exploser, mais ne voulait pas gâcher une aussi bonne pizza :


    "Tu veux les dernières parts ? J'en peux plus, je crois que je suis plus tellement habituée à manger ici !"

    Elle sourit à Antonio avec un air d'excuse. Il lança un regard faussement réprobateur auquel Eleanor rit doucement.
    Elle leva la main droite, et ajouta :


    "Promis, je reviendrai plus souvent ! Les pizzas sont toujours aussi bonnes, pourquoi gâcher un tel délice ?"

    Le pizzaïolo sembla satisfait et retourna en cuisine avec sa petite toque assortie au reste de la tenue du parfait cuistot : du blanc, du blanc, et toujours du blanc !
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